Au milieu des années 40, une nouvelle ère s’ouvre pour l’aviation. De bombardier, l’avion devient le symbole absolu de la liberté, du modernisme, de la mondialisation et, avec elle, de l’union entre les nations du monde. Les vols civils ont été stimulés par la Convention de Chicago qui, entre autres, a exempté la paraffine de taxes. Ce traité a également constitué la base de l’OACI, l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale, qui est responsable des principes et des normes de notre aviation internationale.
Aujourd’hui, en 2019, plus de 70 ans après la transformation de l’aviation, les avions sont à nouveau liés à une bombe, métaphorique cette fois.
Aujourd’hui, en 2019, plus de 70 ans après la transformation de l’aviation, les avions sont à nouveau liés à une bombe, métaphorique cette fois. Une bombe à retardement qui menace d’exploser dans le cœur battant de notre monde : le climat. Notre appel rejoint des concepts tels que “flying shame” ou “la honte de voler”, les pétitions “flying-less” ou ‘volons moins’, les manifestes tels que “Stay grounded” ou “Restez au sol”, l’introduction d’une politique de voyage plus durable telle que celle de l’UGent, la montée des mouvements citoyens tels que Vliegerplein et, bien sûr, les marches pour le climat. Autant d’appels à un changement indispensable des mentalités et des politiques.
La fermeture de l’aéroport de Deurne peut être une étape significative et responsable dans la transition vers un système de mobilité plus durable, globale et équitable.
Dans ce manifeste, nous souhaitons principalement réfléchir à l’avenir des vols court-courriers. Cela inclut la remise en question de l’aéroport de Deurne, qui est passé d’un aéroport d’affaires à une base touristique pour les vols européens à bas prix. La fermeture de l’aéroport de Deurne peut être une étape significative et responsable dans la transition vers un système de mobilité plus durable, globale et équitable.
Nous ne sommes pas aveugles à la croissance du nombre de “citoyens du monde” et comprenons la nécessité d’une mobilité mondiale.
L’aviation poursuit son essor : d’ici à 2030, l’OACI prévoit que le nombre de passagers doublera par rapport à 2015. La principale contradiction dans le secteur de l’aviation aujourd’hui est l’opposition entre un impact environnemental élevé et des prix bas. Partir d’un “level playing field” , un terrain de jeu égal, pour la mobilité implique raisonnablement de taxer l’aviation. Ce n’est qu’à cette condition-là que les options de transport pourront être légitimement comparées et que l’avion deviendra immédiatement beaucoup moins intéressant. Aujourd’hui, la capacité maximale des aéroports est principalement déterminée par les limites de bruit. Les émissions de CO2 ne sont même pas prises en compte. Nous ne sommes pas aveugles à la croissance des “citoyens du monde” et comprenons la nécessité d’une mobilité mondiale. Mais nous pensons qu’investir dans l’aviation régionale n’a pas de sens, étant donné les possibilités de réseaux de mobilité alternatifs et plus durables. Pensez à investir dans un réseau ferroviaire abordable et performant, ou à “flying by train”, c.-à.-d. voler en train, ce qui se fait déjà entre Bruxelles, Paris et Londres. Il est frappant, par exemple, que l’Eurostar ne s’arrête pas à Anvers.
Le moment est venu d’unir toutes les voix et de les concrétiser dans une politique qui transcende la Flandre et qui, au moins au niveau européen, intègre pleinement l’aviation dans la politique climatique. Ce manifeste rejoint la demande rationnelle d’une transition de la mobilité vers un système de transport européen socialement et économiquement juste.
(Traduit en français à l’aide de DeepL par Jos van Dijk)